[Oribald] Au plus profond des sombres forêts enchantées...

Je ne me rappelles pas d'eux... Je sais qu'ils étaient des druides affilés à une assemblée de ces êtres mystiques, plus proches des animaux que de leur propre peuple... Tout ce que je sais de mes parents est ce qu'ont bien voulu m'enseigner mes maîtres.

Mon plus proche ami et mentor, le maître forestier Leïartem Ombreflèche, au service de l'équilibre de Teldrassil depuis bien des décennies, m'a dit être le plus proche ami de mes parents. Il m'a dit il y a longtemps qu'ils s'étaient portés volontaires lors de l'avancée des troupes de la Horde vers les lointaines terres de l'Est. Je venais juste de naître lorsqu'ils sont partis, et comme je n'avais pas d'autre famille ils m'ont confié à celui qui fut mon mentor durant de longues années.

Il m'a tout appris. Par son enseignement je pourrais bien reconnaitre l'odeur de la fraiche mousse sur le pin humide de rosée qui se trouve à des lieues de moi, bien au delà de mon champ de vision. Je connais aussi l'histoire de mon peuple, le lourd fardeau culturel que nous portons, et la mission de faire en sorte que jamais ne se reproduises nos très lointaines, mais tout aussi grosses erreurs.

Alors que j'étais entrain de patrouiller aux abords du lac d'Aigue-vive afin de surveiller les agissements de ma vieille rivale Sathrah, une énorme araignée qui n'a jamais cessé de me ralentir lors de mes expéditions, mon maître vint me chercher.

C'est à ce moment que ma vie prit une tournure brutale. J'étais effrayé et frustré lorsqu'il m'annonça qu'il ne me gardait plus avec lui. Ce même ami avec qui j'ai passé tant d'instants mémorables, partagé peines et rires démentiels, me jeta brusquement de tout ce qui constituait ma vie. Je n'aurai jamais eu le temps de lui demander ses raisons. Sous le choc, je ne l'avait jamais vu s'en aller.



Je lui en voulait. Les premières années furent atrocement difficiles et douloureuses, vécues en la seule présence de ma compagne de fortune, solitude... Pour survivre je ne pouvais que me résoudre à faire ce que je savais faire. Je chassais, je maintenais l'équilibre de la nature. Et c'est au fur et à mesure de mes pérégrinations, en découvrant de nouvelles choses, que je compris pourquoi Leïartem m'avait révoqué. Il n'avait plus rien à m'apprendre et la seule façon pour moi d'évoluer était de plonger sans perche dans l'océan tumultueux de Kalimdor, loin de mes tranquilles forets.

C'est à peu près à ce moment-là que je me sentit vivre à nouveau. Comme pour confirmer cette sensation je fis une formidable et très originale rencontre. Alors que j'explorais ces terres qui m'étaient alors inconnues, je manquais de trébucher sur un jeune fauve, lui aussi orphelin et abandonné. J'ai attendu son réveil près de lui, pour qu'il s'habitue à ma présence. Lorsqu'il s'est relevé il commença à m'examiner. Alors qu'il finissait son inspection je lui tendis un morceau de lapin que j'avais dépecé quelques heures auparavant, puis je m'en suis allé. Et ce bougre me suivait à la trace, de loin...

Quelques semaines plus tard la créature avait fini par comprendre que j'avais repéré, et s'est décidé à se montrer. Nous partagions alors tout ce que nous trouvions, mangions, chassions. Et quand, arbitrairement, j'ai prononcé le nom "Gaalinas", il releva ses oreilles pointues et me regarda. Je crois que ce nom lui convient parfaitement.

Un an passé à chasser et à effectuer différentes tâches pour les autochtones que je pu croiser. Puis, en passant le sommet d'une colline, nous vîmes en contrebas un village embrasé. Les malfaiteurs n'étaient pas encore partis lorsque nous arrivions au niveau des premières cendres. Je ne pris pas le temps de réfléchir. J'ai saisi mon arc et Gaalinas est parti attaquer le premier Orc qu'il rencontra. Je planta une flèche dans un Troll qui approchait d'une maison avec une torche, puis en abatis un deuxième qui allait frapper mon compagnon sur le côté.

J'aperçus alors un mage d'une horreur sans nom, perché sur une statue en pierre. Alors qu'il incantait les lambeaux qui constituaient sa peau commençaient à se détacher de son corps. Je chercha alors un meilleur point de vue pour l'éliminer avant qu'il ne déferle sa ténébreuse puissance sur nous deux. Alors que j'entendis la voix de ce démon se presser, je parvins de justesse à esquiver la masse d'un Tauren enragé. J'ai sorti ma dague à toute vitesse pour la lui enfoncer dans le côté. Alors qu'il se pencha sous l'effet de la vive douleur je saisi mon épée et lui ficha dans le cou.

Alors que je croyais ne plus avoir le temps d'arrêter le démoniste, son sombre chant s'arrêta net. Lorsque je me retourna je vis un nain se tenant majestueusement derrière. Alors qu'il avança vers moi, Gaalinas se positionna pour bondir sur une deuxième personne que je n'avais pas encore remarqué. Un grand mage inspirant la force et le respect, se tint devant moi, aux côtés du nain. Celui-ci se présenta à moi comme étant le Bestkiller, chef d'une organisation combattant contre la Horde...